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Le Conseil de Sécurité prolonge le mandat de la MINURSO pour 6 mois

Jeudi 1er novembre, le Conseil de Sécurité adoptait la résolution 2440 concernant « la situation au Sahara Occidental ». La résolution prolonge de la mandat de la MINURSO jusqu’au 30 avril 2019.

Bien que la France se soit exprimée en faveur d’un prolongement du mandat de 12 mois, le Conseil de Sécurité a opté pour une demi année. Une démarche qui vise à mettre fin au statu quo. Celui-ci profite aux autorités marocaines qui occupent de fait le Sahara Occidental. La reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc est attendue au début du mois de décembre.

La résolution a été adoptée avec 12 voix favorables et 3 abstentions (la Russie, la Bolivie et l’Ethiopie).

Elle souligne la nécessité d’intensifier l’aide humanitaire aux camps de réfugiés sahraouis et rappelle que le maintien du statu quo n’est pas « acceptable ».

Le Conseil de Sécurité encourage également une plus grande implication du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme, « y compris en facilitant des visites dans la région ».

Lisez la résolution complète ici.

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Remarques à la suite de l’adoption de la résolution 2440 du Conseil de sécurité des Nations Unies prorogeant le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)

Ambassadeur Jonathan Cohen, Représentant permanent adjoint des États-Unis auprès des Nations Unies.

New York City
31 Octobre 2018

Comme les États-Unis l’ont dit en avril, nous avons lancé une nouvelle approche du mandat de la MINURSO. Premièrement, il ne peut plus y avoir de «business as usual» au Sahara Occidental.

Deuxièmement, nous devons apporter tout notre soutien à l’Envoyé personnel Köhler dans ses efforts pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

Nous sommes encouragés par les progrès réalisés au cours des six derniers mois: nous nous félicitons de la décision de l’Envoyé personnel Köhler de relancer un processus de négociation directe commençant par une table ronde à Genève. Nous sommes heureux que le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie aient tous accepté l’invitation de l’Envoyé personnel Köhler de bonne foi et sans conditions préalables afin de parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable.

Cependant, nous mettons en garde contre l’idée affirmant que nous avons franchi la ligne d’arrivée.

Le processus politique ne fait que commencer. Nous pensons que les négociations directes sous la direction des Nations Unies offrent une réelle opportunité de parvenir à une solution mutuellement acceptable. La prochaine réunion à Genève constituera une première étape cruciale de ce processus. Les parties doivent rester engagées dans les négociations lors de la table ronde de décembre et tout au long de leur conclusion.

La réunion de décembre ne dois pas constituer un événement unique. Ce doit être le début d’un processus de négociations directes. Nous appuyons pleinement l’Envoyé personnel, M. Köhler, et nous pensons que le Conseil de sécurité devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour veiller à ce qu’il puisse activement diriger et faire avancer ce processus politique, en tirant parti de la dynamique que nous espérons générer à Genève afin de parvenir à une solution politique attendue depuis longtemps.

Les États-Unis appellent, en outre, les parties à respecter leurs obligations et à s’abstenir de toute action susceptible de compromettre les négociations facilitées par l’ONU ou de déstabiliser davantage la situation au Sahara occidental. Nous exprimons notre gratitude et notre soutien total à l’Envoyé personnel Köhler et à son équipe. Nous invitons à tout moment l’Envoyé personnel au Conseil de sécurité à informer le Conseil sur l’état d’avancement du processus.

Nous exprimons également nos remerciements au Représentant spécial du Secrétaire Général, Colin Stewart, et à tous ceux qui travaillent sans relâche au sein de la MINURSO.

Nous remercions le gouvernement suisse d’avoir accueilli les pourparlers à venir.

Il y en a parmi nous qui auraient préféré un mandat de 12 mois. Toutefois, le processus politique qui commence sous la direction de l’Envoyé personnel requiert l’attention et l’appui attentifs du Conseil de sécurité. Le raccourcissement du mandat de la MINURSO en avril a montré que le Conseil était déterminé à accélérer le processus politique et à dépasser le statu quo. Le renouvellement du mandat de la MINURSO pour une période de six mois seulement témoigne de notre volonté constante de voir les négociations se dérouler rapidement, de bonne foi et sans conditions préalables. Il indique également que le Conseil de sécurité ne laissera pas le Sahara occidental et la MINURSO glisser dans l’ombre.

A mesure que ce processus politique reprendra, les États-Unis évalueront avec soin le mandat de la MINURSO. Les renouvellements ultérieurs ne seront pas automatiques et dépendront du fait que la MINURSO contribue ou non à une solution politique.

Avec le lancement d’un processus politique, nous avons commencé à remédier à l’un des principaux problèmes qui se posent à la MINURSO, qui consiste à s’assurer que cette mission de maintien de la paix soutienne une solution politique.

Ce changement a été déterminant pour notre décision de continuer à étendre le mandat de cette mission de maintien de la paix. Comme nous l’avons dit en avril, les États-Unis continueront de défendre ce principe fondamental selon lequel les missions de maintien de la paix doivent appuyer des solutions politiques et nous évaluerons en conséquence les résultats futurs de la MINURSO. Les États-Unis continueront de faire tout leur possible pour soutenir l’envoyé personnel Köhler et faire progresser les négociations.

Merci Mr. le Président.

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Retrouvez également l’explication du vote suédois et la déclaration de David Clay, coordinateur politique du Royaume-Uni à l’ONU, lors de la réunion d’information du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental.

 

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